GEORGES GUYNEMER

Georges GUYNEMER
Imperial War Museum
Histoire de la Guerre Aérienne

Sans doute la figure la plus emblématique de l'Aviation Française (l'Armée de l'Air n'ayant été créée qu'en 1933, NdlR), Georges Guynemer est le plus célèbre pilote de la première Guerre Mondiale. Ce n'est pourtant pas celui qui a obtenu le plus grand nombre de victoires (il en totalisera 53 à sa mort, soit le deuxième meilleur score après celui de René FONCK, en ce qui concerne la Chasse Française), mais sa vie et son histoire en ont fait un héros des temps modernes.

Né le 24 Décembre 1894 à Paris, d'une constitution relativement frêle, il ne put s'engager dans l'armée qu'à sa troisième demande, en tant qu'apprenti-mécanicien, et fut affecté au terrain d'aviation de Pau en Novembre 1914. Il eut l'occasion d'effectuer plusieurs vols en tant que passager, ce qui le décida à demander à être admis en tant qu'élève-pilote. Il obtint son brevet de pilote quelque temps plus tard, et se retrouva affecté à l'escadrille MS 3 où il pilota des appareils monoplans Morane-Saulnier. Le 19 Juillet 1915, il remporta sa première victoire en combat aérien, au cours de laquelle il fut blessé à la main.

Guynemer donna à chacun de ses appareils le nom de Vieux Charles, qui était déjà peint sur le premier appareil qu'on lui attribua, et qui lui plut immédiatement. Il travailla longuement avec les ingénieurs de la société SPAD, notamment avec Louis Béchereau, pour améliorer les performances des appareils produits, et il leur signala quelques modifications à leur apporter. Ainsi, un avion fut même créé spécialement pour Guynemer, le SPAD XII, avec un canon tirant à travers le moyeu de l'hélice, mais qui, finalement, ne fut pas mis en ligne, notamment à cause des problèmes liés à son artillerie : fumée envahissant le poste de pilotage, important recul, rechargement peu pratique du canon...

Pendant les batailles de Verdun et de la Somme, il abattit 21 appareils ennemis, portant son score à 29 victoires à la fin de l'année 1916. Son aspect chétif, frèle, ses allures d'adolescent, son charme, mais plus que tout son courage, sa hardiesse et sa témérité au combat renforcèrent, avec l'aide de la presse, sa popularité : en effet, en ces temps difficiles, il fallait trouver un héros pour remonter le moral des Français, et Georges Guynemer devint celui-ci.

Guynemer fut abattu sept fois, mais repartit toujours au combat. Sa santé devenant de plus en plus mauvaise, il refusa de prendre du repos à l'arrière du front. Il fut finalement abattu le 11 Septembre 1917 au-dessus de Poelkapelle (Belgique). Une stèle de 11 mètres a été dressée sur les lieux de son décès. Nous y sommes allés récemment, si cela vous intéresse, en voici quelques photos.

Cité à l'ordre de la Nation, son nom figure sur une plaque de marbre au Panthéon.

Son avion et son corps, atteint d'une balle dans la tête, seront retrouvés en 1923 par un sous-officier qui fera parvenir ses papiers d'identité à sa mère (version Quid 1999).

Autre version des faits : l'avion était tombé à proximité des lignes anglaises. Une patrouille allemande vint prendre les papiers du pilote, dont le brevet sera publié dans la revue allemande die Woche, et constata la mort, une balle en plein front. Mais un bombardement inouï (britannique) ne permit pas aux allemands de ramener le corps, dont on ne retrouva jamais la trace (Les grandes heures des pilotes de chasse, Jean-Paul Philippe, éditions Perrin).

La version du SHAA, Historique du Groupe de Chasse I/2 "Les Cigognes" (1914-1945) : "Le corps de Guynemer, retrouvé par une patrouille allemande, présente une affreuse blessure à la gorge d'où le sang s'écoule. Ce dernier disparaîtra sous l'intensité des bombardements. Les pièces d'identité et le carnet de vol de Guynemer ainsi que le rapport du Feldwebel allemand, auteur de la découverte, sont envoyés aux autorités françaises par l'entremise de la Suisse."

En conclusion : les circonstances de sa disparition ne seront jamais vraiment complètement élucidées !

Le pilote allemand qui l'a abattu, Kurt Wissemann, sera descendu à son tour deux semaines plus tard par René FONCK, qui, à partir de ce moment-là, héritera du surnom de vengeur de Guynemer.

La devise de Guynemer, Faire Face, a été reprise par l'Ecole de l'Air de Salon de Provence. Sa dernière citation est lue chaque année sur toutes les bases aériennes de l'Armée de l'Air, le 11 Septembre, en souvenir du jour de sa mort :

"Mort au champ d'honneur, à Poelkapelle, le 11 Septembre 1917. Héros légendaire tombé en plein ciel de gloire après trois ans de lutte ardente. Restera le plus pur symbole des qualités de la race : ténacité indompable, énergie farouche, courage sublime. Animé de la foi la plus inébranlable dans la victoire, il lègue au soldat français un souvenir impérissable qui exaltera l'esprit de sacrifice et provoquera les plus nobles émulations."
 

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