As des As Français de la première Guerre Mondiale avec 75 victoires officielles (il considérait en avoir remporté 127, mais, en absence de confirmation, ce chiffre ne fut pas validé), il est également le pilote de chasse allié au palmarès le plus important. Il ne sera dépassé que par Manfred von Richthofen.

Né à Saulcy sur Meurthe le 27 Mars 1894, dans les Vosges, il commença la guerre dans un régiment du Génie en 1914. Après plusieurs demandes, il devint élève-pilote en Février 1915 et fut breveté au mois de Juin suivant. Affecté dans une escadrille de reconnaissance, il obtint sa première victoire le 6 Août 1916 et demanda à passer dans l'aviation de chasse, demande finalement accordée après qu'il a obtenu sa seconde victoire en Avril 1917. Il fut alors affecté à la SPA 103, l'une des escadrilles du Groupe de Chasse numéro 12 des Cigognes, dirigé par le Commandant Brocard, où il remporta sa première victoire le 3 Mai.

Parmi ses exploits, on peut citer les deux sextuplés qu'il a obtenus en 1918, le premier le 9 Mai (3 appareils abattus lors d'une première mission, et 3 autres lors de la mission suivante), le second le 26 Septembre, en Champagne (3 appareils le matin, les 3 autres l'après-midi). Dans ce second engagement, 3 appareils furent retrouvés écrasés au sol dans un rayon de 400 mètres ! Il remporta sa 75ème et dernière victoire le 1er Novembre 1918.

Fonck n'eut jamais la popularité de Georges GUYNEMER, que la presse avait élevé au rang d'idole des foules. C'était un homme calculateur et réfléchi, que certains qualifiaient même d'arrogant et d'orgueilleux, et qui, lorsqu'il ne volait pas, passait son temps à s'entraîner au tir aux mitrailleuses et à la carabine (il lui arrivait fréquemment de percer une pièce de monnaie à une distance de 50 mètres). Il économisait ses cartouches, et ne tirait que lorsqu'il était idéalement placé : "Je place mes balles dans des cibles comme si je les enfonçais à la main".

Il reçut de nombreuses décorations, dont la Military Cross britannique à deux reprises et la Croix de Guerre à 28 palmes, correspondant au nombre de citations obtenues.

Contrairement à de nombreux autres as, Fonck survécut à la Guerre et s'éteignit le 18 Juin 1953, dans son domicile parisien.